Que diriez-vous d’un été 2021 sous le signe de la renaissance, de la joie, des retrouvailles ?
Enfin l’été… !
Le temps de la légèreté, de la liberté, des rires, des longues soirées où les adultes sirotent et papotent pendant des heures pendant que les enfants courent dans tous les sens… L’appel de la nature, des marches en forêt, des baignades qui réveillent nos corps endormis… Le temps de la culture, avec ici une soirée Contes sur une place de village, là un flash mob pour « danser encore » …
Ces perspectives sont alléchantes, non ? Voici quelques propositions pour fêter l’arrivée de l’été :
Un pique-nique partagé dans une clairière ? Des petits, des grands, des jeunes, des vieux, quelques draps au sol, des paniers, sacs à dos ou sacoches à vélo, des salades en tout genre, une ronde de desserts, des discussions passionnantes et des jeux…
Un rituel à imaginer en famille pour exprimer votre gratitude à l’été ? Vous nourrir de la beauté du monde, remercier le soleil, l’eau, la terre, en inventant un mandala ou toute autre forme de Land Art…
Une fête des voisins alors que vous aurez osé sonner à leur porte ou que vos enfants auront sympathisé avec des enfants du voisinage ? Au bas de l’immeuble, dans un parc ou au bord d’une rivière tout proche, c’est l’occasion de faire de rencontres, de chercher à améliorer votre quartier, de vous trouver des passions communes, de vous entraider…
Une fête de famille avec vos parents ou grands-parents que vous n’avez peut-être pas vus depuis des mois…
Une cueillette de fraises dans votre jardin ou en plein champ en vue d’un sirop, d’un sorbet ou d’une tarte… ? Certaines fleurs[i] aussi sont excellentes en salade, en dessert ou boisson.
Je vous laisse compléter la liste, rêver à cette transition et la réaliser à votre image !
[i] https://www.fermedesaintemarthe.com/A-18859-les-fleurs-comestibles.aspx
Le solstice d’été, un moment phare dans l’année
Dans nos sociétés urbaines et déconnectées des rythmes naturels, nous avons perdu la connaissance intime des rites. Saviez-vous que par le passé, le solstice d’été était un moment phare de l’année ? Il s’agissait de célébrer la pleine lumière, la puissance du soleil et la fécondité de la terre, précédant le raccourcissement des jours jusqu’au solstice d’hiver. On fêtait la fertilité, les mariages, le renouveau. On cueillait certaines plantes magiques et médicinales gorgées d’énergie solaire. Les bûchers, souvent immenses, devaient éloigner « le malin », protéger la communauté et les récoltes. Ces rites païens ont été ensuite christianisés avec la Saint Jean, le 24 juin, qui se fête dans de nombreux pays.
Dans les pays nordiques où l’été est court, ces traditions demeurent profondément ancrées dans la culture : en Lettonie, sous la forme de rituels anciens de feux de joie autour d’un mat, de chants, de danses, de même qu’en Suède, lors de la fête Midsummer, une des plus importantes de l’année, où l’on festoie toute la nuit. Les femmes et les petites filles portent des couronnes de fleurs.
Ces traditions témoignent d’un temps long où la nature et l’humain n’étaient pas instrumentalisés. Elles sont peut-être à réinventer dans notre société et dans notre entourage.
A défaut de pouvoir vivre le soleil de minuit au cercle polaire, l’extrême pointe de la Bretagne offre de longues soirées ensoleillées, où à 22 h, il fait parfois encore jour !
Un rituel de solstice pour renaître
Fin juin, quand c’est possible nous allons dans les Vosges faire un rituel. En fin de journée, nous montons rejoindre un sommet ou un lieu chargé d’énergie que nous apprécions. L’effort de la marche nous ramène à l’instant présent et nous prépare à ce temps sacré. Sur place, au son du tambour, nous saluons les 4 directions (nord, sud, est, ouest) et le soleil que nous remercions. En silence, nous nous emplissons de son énergie et nous relions à la terre et aux êtres vivants. Nous échangeons sur la période écoulée, nos réussites, nos épreuves et évoquons les personnes que nous aimons. Nous réfléchissons aux changements nécessaires, à de nouveaux projets, à des rêves à réaliser. Nous demandons à l’univers force, courage et légèreté. Pour finir, nous pique-niquons en admirant le coucher de soleil. Aujourd’hui, notre fils de 12 ans est moins intéressé par ces pratiques, il participe un moment puis retourne à ces jeux.
Les retrouvailles avec la nature
L’été est propice à explorer la nature en famille. En montagne, nous aimons suivre des sentiers et des ruisseaux, tandis que notre fils réalise des barrages ou des forts et invente des histoires avec ses copains. Des cascades s’invitent parfois sur notre chemin, fraîches et vivifiantes. Au gré de nos balades, nous observons quelques chamois ou marmottes, des papillons et des insectes butineurs. Petite, je recherchais les fleurs, j’aimais les identifier avec un livre et visiter les jardins botaniques alpins. Avec mes parents, nous avions fabriqué un herbier, en faisant sécher les fleurs dans des dictionnaires, puis en les collant dans un carnet et en notant les noms sur de belles étiquettes. J’ai gardé l’habitude de faire des bouquets de fleurs (en évitant les plantes protégées). En juin-juillet, prairies fleuries de montagne et foins fraichement coupés embaument. Lors des orages, les éléments se déchaînent. On apprend alors la prudence, toujours de rigueur en montagne.
Peut-être préférez-vous la mer ? Les criques sauvages, les cris des goélands, les phoques ou les dauphins visibles exceptionnellement en bateau. Emmenez-vous vos enfants à la pêche aux coquillages ? Etudiez-vous la vie sur les rochers, dans les trous d’eau, pour leur montrer crevettes, crabes et autre bernard-l’hermite… ?
La rencontre avec d’autres cultures
Le voyage même proche permet le contact avec des univers inconnus. Visiter une grotte préhistorique, un village médiéval ou un écomusée sont autant d’ouvertures sur le monde et d’occasion de réfléchir à notre mode de vie. Cet été, par exemple, nous irons dans un gîte sur une exploitation maraichère en permaculture. Le livre « Echappées vertes »[i] sur l’éco-tourisme est une source d’inspiration. Partager des connaissances en famille, parler de la géographie et de l’histoire d’un lieu, en comprendre les atouts et les contraintes sont importants pour nous. En même temps, avec notre fils nous apprenons le nom des engins agricoles et leur fonctionnement.
[i] De Lionel Astruc aux Editions Terre Vivante
Prendre le temps en famille
Les vacances sont justement un temps pour entrer dans les jeux et les passions de nos enfants : faire des cabanes, du cerf-volant, des châteaux de sable ou des batailles d’eau sur la plage ou passer une soirée de jeux de société. Se lancer des défis sportifs, fabriquer des teintures végétales, coudre des vêtements de poupées nourrissent la relation avec nos enfants et renforcent notre complicité. Et que dire du plaisir d’une glace ou d’un excellent dessert en terrasse …
Je vous souhaite un été serein, enthousiasmant et beaucoup de joie en famille.
Article paru en juin 2021 dans le numéro 33 de PEPS, le magazine de la parentalité positive