Se relier à la nature
On commence par l'hiver ?
Allez, je vous embarque, en souhaitant que vous trouviez ici de l’inspiration pour vos propres créations.
Redécouvrir le lien à la nature
Aujourd’hui, je vous propose de m’accompagner dans la nature. Je trouve passionnant de (re)découvrir le lien à la nature avec nos enfants et de cultiver notre capacité d’émerveillement. Parcs et jardins, bords de rivière ou mer, forêts ou montagnes sont autant d’occasions de s’immerger et de percevoir sa beauté. Certains enfants s’y sentent spontanément à l’aise, heureux de courir, de regarder les petits bêtes, de faire des cabanes, d’autres auront peut-être besoin de l’apprivoiser.
Pour entrer simplement dans la nature, je vous invite à explorer les saisons. Toutes les sociétés ont des traditions liées aux saisons, mélange d’activités utiles à la communauté, de fêtes et de pratiques spirituelles ou religieuses, garantes de la cohésion du groupe, du bon fonctionnement de la société et de sa pérennité.
Dans sa pédagogie, Rudolf Steiner attache beaucoup d’importance aux saisons qui rythme le temps, le rapport lumière/obscurité et chaleur/fraicheur. Elles font l’objet de fêtes, d’activités créatives et réflexions diverses…
Vous rappelez-vous que l’hiver commence au solstice qui marque le retour de l’allongement des jours ? Pour moi, c’est un espoir dans le froid et la nuit que je célèbre par une bougie ou un feu de cheminée.
L’hiver est le royaume de la nature endormie. Tentez d’emmener vos enfants écouter le silence et la sensation d’espace. Sentez l’air autour de vous, marchez avec délicatesse, essayez de vous fondre dans la nature, si possible en silence. Goûter l’énergie du moment. Ouvrez vos sens et votre cœur. Imitez l’arbre à la fois solide et souple, devenez le vent… Les enfants se prennent facilement au jeu, laissez-les proposer. Testez l’ours, le loup… Vous pouvez renouveler cette expérience (qui amène centrage et ressourcement) à chaque saison. À l’heure de la question « pourquoi les arbres sont morts ? », nous répondons qu’ils dorment et se préparent pour le printemps.
Pour finir, voici le bonhomme hiver, pratiqué dans le sud de l’Alsace. Tout le village fabrique un bonhomme à la manière d’un épouvantail, qui sera ensuite brulé. Chacun y place symboliquement ce dont il veut se débarrasser (les craintes, les maladies, les rancœurs…) pour aborder sereinement le printemps. Bien qu’à moitié alsacienne, j’ai découvert tardivement cette tradition. Depuis, je l’ai souvent expérimentée, seule, en couple (dehors avec plein de branchages, dans l’évier en modèle réduit) et m’apprête à le faire avec mon fils de 4 ans. Je glisse des papiers avec des intentions « me débarrasser de » et appelle « la sérénité, la joie… ». J’apprécie la purification par le feu et la clôture de cette période.
Dans le même ordre d’esprit, on peut inaugurer le printemps avec « osterputz », littéralement nettoyage de Pâques dans lequel les grands-mères alsaciennes briquaient leur maison avant Pâques, ce type de tradition est probablement courant à travers le monde. Faites une fête du renouveau !
Pour Éliane, l’arrivée du printemps est marquée par la cueillette, en famille (en dehors des routes et des cultures), des pissenlits fraichement sortis. À ce stade, ils sont doux et tendres et se dégustent en salade.
Allez aussi respirer arbres et arbustes en fleurs. Emmener vos enfants découvrir et apprendre les fleurs (abondantes en mai/juin/juillet) et les plantes des milieux naturels. Cela aiguise la curiosité, développe l’observation et la mémoire. J’ai appris à reconnaitre quelques plantes avec mes grands-parents, puis avec une association et maintenant j’initie mon fils. Demandez aux anciens ou faites un stage et vous pourrez ramasser 3 ou 4 plantes pour des tisanes. La prudence est de rigueur, commencez par 1 ou 2 dont vous êtes sûr et demandez à un « spécialiste » de confirmer.
Munissez-vous aussi de loupe « coupe fils » et observez pétales, pistils, feuilles…, c’est extraordinaire !
Tendez l’oreille et apprenez à identifier les oiseaux. Jean-Étienne et son père partent régulièrement en exploration au petit jour sur un bras mort de rivière : oiseaux, insectes, batraciens sont au rendez-vous.
Ces perceptions nouvelles éveillent notre conscience de la nature. Elles nous amènent peu à peu à respecter et à honorer notre terre nourricière… Les peuples racines croient d’ailleurs que nous ne formons qu’un avec elle et qu’il est vital pour les humains de nous allier avec elle et non de l’exploiter.
En été, je vous suggère de manger des fruits et légumes de saison. Fréquentez les marchés, rencontrez et discutez avec des producteurs locaux de préférence bio, visitez des jardins potagers… Expérimentez, on plante facilement des tomates cerise en pots ou des herbes de Provence. Dans le sud, cueillez du thym sauvage après les précautions d’usage rappelées ci-dessus. Les légumes assaisonnés d’herbes fraiches et d’huile d’olive sont délicieux. Faites en sécher une partie pour l’hiver : enlevez les tiges en bois, broyez les herbes au mixer et stockez-les dans des pots en verre. Associez vos enfants à la cuisine, au choix des recettes, composez des assiettes rigolotes, esthétiques... Si vous avez un jardin, échangez fruits et légumes entre voisins, amis, cuisinez ensemble !
Le soir, allez observer les étoiles, si possible loin des villes. Le ciel d’août offre des étoiles filantes. Des sites internet montrent les étoiles visibles en été. Adolescente, j’ai de bons souvenirs de balades de nuit en groupe, propices aux confidences, aux mystères et aux jeux. En famille, les plus grands apprécieront de dormir à la belle étoile ou en tente. Parfois, il est possible de faire une veillée avec un feu de camp, en respectant absolument les règles de sécurité de votre région et jamais par temps venteux. Profitez-en pour chanter la vie, la joie d’être ensemble, la force de la nature.
L’automne, c’est encore le temps de l’abondance et des récoltes avec les pommes, les poires,… (vive les tartes), le raisin… Noisettes, châtaignes, noix peuvent être ramassées sur les chemins, sans oublier les marrons en ville. Observez un écureuil qui fait ses réserves. Vous croiserez peut-être aussi des mûres sauvages, assez répandues, qui donnent de bonnes gelées ou confitures. Les enfants sont souvent fiers d’avoir participé à la réalisation de la confiture, faites les faire des étiquettes si ça les tente… Avec l’automne, la lumière s’adoucit. Profitez-en pour aller voir un lever ou un coucher de soleil sur un point haut et admirez le paysage souvent très net du fait de l’humidité ambiante. Si vous êtes proches de forêts, laissez-vous gagner par le festival des couleurs. De retour à la maison, réalisez une peinture ou un décor « aux 1000 couleurs », avec des feuilles, de belles peintures, des branches très légères que vous pouvez coller. Faites un panier d’automne avec tous les trésors ramassés et remerciez la nature pour sa générosité.
Et maintenant à vous de jouer, écoutez votre intuition et celle de vos enfants et faites-vous plaisir !